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Toujours plus d’acquéreurs issus des catégories socioprofessionnelles les plus favorisées en Ile-de-France

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Au 1er semestre 2022, les CSP les plus favorisées ont acquis 3 logements anciens sur 4 en Ile-de-France (près de 9 sur 10 dans Paris et plus de 8 sur 10 en Petite Couronne)

 

L’élévation du niveau de qualification et le développement du secteur des services, concomitant au recul du secteur industriel ont conduit à une restructuration du marché du travail ces dernières années. Les catégories socioprofessionnelles les plus favorisées (à savoir les « CSP+ » comprenant les agriculteurs exploitants, artisans, chefs d’entreprises, cadres et professions intermédiaires) sont de plus en plus nombreuses dans la population active, alors que les emplois d’ouvriers et d’employés tendent à se réduire. Ce mouvement de fond est exacerbé en Ile-de-France et plus encore à Paris.

Selon le recensement de 2019, les CSP+ représentaient 48% de la population des 15 ans ou plus dans la Capitale (contre 47% en 2013 et 45% en 2008) et 39% en Ile-de-France (niveau identique à 2013 et 37% en 2008). Les CSP+ ne représentent que 29% de la population en France métropolitaine, en progression aussi d’un point par rapport à 2013 et de deux points par rapport à 2008.

Ces évolutions structurelles se retrouvent naturellement lorsque l’on analyse le profil des acquéreurs franciliens. Mais l’augmentation des prix et de l’effort à consentir pour devenir propriétaire ont encore accentué la surreprésentation des CSP+ et minoré la présence de profils plus modestes, bien au-delà de ces évolutions de fond.

En 20 ans (entre les 1ers semestres 2002 et 2020), la part des catégories les plus favorisées dans le total des acquéreurs est passée de 60 à 77% en Ile-de-France, alors que celle des employés et ouvriers a reculé de 31 à 16%. Il est devenu pratiquement impossible d’acheter un appartement dans Paris lorsque l’on est employé ou ouvrier (5% du total des acquéreurs au 1er semestre 2022 contre 16% 20 ans plus tôt) et 87% des acquéreurs parisiens font partie d’une CSP+.

Mais les transformations les plus notables se sont produites en Petite Couronne, sans doute sous l’effet de la gentrification de bon nombre de territoires. Au 1er semestre 2002, 33% des acquéreurs étaient employés ou ouvriers. Ils ne sont plus que 13% au 2e semestre 2022. Parallèlement, la part des catégories socioprofessionnelle les plus favorisées est passée de 58% à 81%. 

On acquiert un bien immobilier un peu avant 40 ans, sauf dans Paris où il faut attendre un peu plus longtemps

Dans le même temps, l’âge des acquéreurs a lui aussi évolué au cours de ces 20 dernières années, mais de façon très lente. Alors qu’il était en tendance haussière à la fin des années 2000, l’âge médian d’acquisition tend à se réduire faiblement depuis quelques années.

Paris reste un cas à part avec une tendance à la progression de l’âge d’acquisition jusqu’en 2017 à plus de 45 ans, puis une baisse notable à 42 ans de 2019 à 2021.L’âge médian a cependant progressé de plus d’un an entre le 1er semestre 2021 et le 1er semestre 2022 pour s’établir à 43 ans.

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